"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mercredi 3 septembre 2014

Fraternité, où ça ?



Je lisais hier, je ne sais plus où, une interview d’Hervé Mariton. Il est vrai que je suis (du verbe suivre) d’un œil ce député UMP de la Drôme depuis sa participation active au staff de Charles Million au management du Conseil régional Rhône-Alpes de 1994 à 98. Ce fut à la fois un laboratoire et le terrain d’application de bouleversements des routines et d’innovations efficaces finalement étouffés par la pusillanimité et le souci de tranquillité de nombre d’élus dits de drouâte… Certes, je n’ai pas toujours apprécié certaines de ses positions "atlantistes" ultérieures mais ce type, "de droite" assumé, brasse souvent des idées intéressantes et les différents clans qui se disputent la boutique n’ont pas eu tort de s’entendre sur son nom comme responsable du "pôle projet"…
Ceci-dit, je m’interroge comme d’autres sur l’idée qui lui a pris d’annoncer sa candidature à la présidence de ce foutoir…

Mais je m’égare et on s’en fout. Si j’en parle, c’est parce qu’au cours de cette interview il raconte comment il a coutume de répondre à des publics de scolaires quand on lui pose la question classique : "- Quelle différence entre la droite et la gauche ?"
Il s’attache alors à commenter la devise "Liberté, égalité, fraternité"… Il leur dit qu’elle est commune à l’ensemble des Français, mais que, au bout du compte et tout bien réfléchi, l’homme de gauche préfèrera toujours l’égalité à la liberté et l’homme de droite la liberté à l’égalité…
Et de conclure, lyrique : "Fort heureusement les deux auront la fraternité en partage"…

Ouais…

Qui dit fraternité dit quelque part existence d’une "fratrie". Il n’y a que dans le conceptuel judéo-chrétien que nous sommes tous frères puisqu’issus d’un même père… Ici-bas, aussi loin que l’on puisse remonter dans l’espace et dans le temps, on ne trouve que la fraternité par le sang, la fraternité née du vécu et des épreuves partagées d’une communauté pour préserver son identité, la fraternité issue d’affinités électives, des fraternités nées dans les tranchées, etc. Bref toutes sortes de hermanedades nées d’un sentiment d’appartenance à quelque chose que l’on a en commun et à laquelle on tient…    

La fraternité vraiment vécue se traduit dans tous les petits gestes du quotidien, par la main tendue et le "coup de main" gratuit, par le bienestar ensemble, par le clin d’œil complice, on se comprend…
Bon. Regardez autour de vous…

La fraternité, aussi, se ritualise autour d’un symbole qui va de soi pour la fratrie. Sous une forme ou une autre, pour les familles comme pour les nations, ça revient toujours à peu près à la même chose que dans mon petit clan perso : Se sentir unis en banquetant ferme autour du souvenir et de l’enseignement de la Mama…   Alors ? Tous frères autour de la Gueuse ? Autour de Marianne symbolisée par une bimbo Biélorusse format timbre-poste ? Autour de la carte Vitale ?

Après trente-cinq ans de regroupement familial et de mise au rancart pêle-mêle de toutes les enluminures, de Bouvines à Valmy ; dans ce brouet de repentance, de relativisme, de communautarisme,  d’hermaphrodisme obligatoire, de vivre-ensemble™ à coup de "clivant" méthodiquement prémédité et de rêve métissé dans l’éternel futur, il nous reste heureusement la fraternité en partage !  

Putain ! La chance qu’on a ! 

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