Je
lisais hier, je ne sais plus où, une interview d’Hervé Mariton. Il est vrai que je suis (du verbe suivre) d’un œil ce député UMP de la Drôme
depuis sa participation active au staff
de Charles Million au management du
Conseil régional Rhône-Alpes de 1994 à 98. Ce fut à la fois un laboratoire et le
terrain d’application de bouleversements des routines et d’innovations
efficaces finalement étouffés par la pusillanimité et le souci de tranquillité
de nombre d’élus dits de drouâte… Certes, je n’ai pas toujours apprécié certaines
de ses positions "atlantistes" ultérieures mais ce type, "de
droite" assumé, brasse souvent des idées intéressantes et les différents
clans qui se disputent la boutique n’ont pas eu tort de s’entendre sur son nom
comme responsable du "pôle projet"…
Ceci-dit,
je m’interroge comme d’autres sur l’idée qui lui a pris d’annoncer sa
candidature à la présidence de ce foutoir…
Mais
je m’égare et on s’en fout. Si j’en parle, c’est parce qu’au cours de cette
interview il raconte comment il a coutume de répondre à des publics de scolaires quand on lui pose la question
classique : "- Quelle
différence entre la droite et la gauche ?"
Il
s’attache alors à commenter la devise "Liberté, égalité, fraternité"…
Il leur dit qu’elle est commune à l’ensemble des Français, mais que, au bout du
compte et tout bien réfléchi, l’homme de gauche préfèrera toujours l’égalité à
la liberté et l’homme de droite la liberté à l’égalité…
Et
de conclure, lyrique : "Fort
heureusement les deux auront la fraternité en partage"…
Ouais…
Qui
dit fraternité dit quelque part existence d’une "fratrie".
Il n’y a que dans le conceptuel judéo-chrétien
que nous sommes tous frères puisqu’issus d’un même père… Ici-bas, aussi loin que l’on puisse remonter dans l’espace et dans
le temps, on ne trouve que la fraternité par le sang, la fraternité née du vécu
et des épreuves partagées d’une communauté pour préserver son identité, la fraternité issue d’affinités
électives, des fraternités nées dans les tranchées, etc. Bref toutes sortes de hermanedades nées d’un sentiment d’appartenance à quelque chose que l’on a
en commun et à laquelle on tient…
La
fraternité vraiment vécue se traduit dans tous les petits gestes du quotidien,
par la main tendue et le "coup de main" gratuit, par le bienestar ensemble, par le clin d’œil complice,
on se comprend…
Bon.
Regardez autour de vous…
La
fraternité, aussi, se ritualise
autour d’un symbole qui va de soi
pour la fratrie. Sous une forme ou une autre, pour les familles comme pour les
nations, ça revient toujours à peu près à la même chose que dans mon petit clan perso : Se sentir unis en
banquetant ferme autour du souvenir et de l’enseignement
de la Mama… Alors ? Tous frères autour de la Gueuse ?
Autour de Marianne symbolisée par une
bimbo Biélorusse format timbre-poste ? Autour de la carte Vitale ?
Après
trente-cinq ans de regroupement familial et de mise au rancart pêle-mêle de toutes
les enluminures, de Bouvines à Valmy ; dans ce brouet de repentance, de
relativisme, de communautarisme, d’hermaphrodisme
obligatoire, de vivre-ensemble™ à coup de "clivant" méthodiquement prémédité
et de rêve métissé dans l’éternel futur, il
nous reste heureusement la fraternité en partage !
Putain !
La chance qu’on a !
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