"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mardi 2 septembre 2014

De l’Etat et de ce qu’on met dedans…


Ah le poids des dépenses publiques ! "Chez nous", il absorbe dorénavant 57% du Produit Intérieur Brut. Il y a bien dix ans qu’a été allègrement franchie la barre des 50% qui est encore aujourd’hui la moyenne chez tous nos voisins européens ; et la petite bébête continue de grimper, grimper…

Bon. Une fois qu’on a dit ça, on n’a rien dit de la nature de la dépense publique. A la louche, il y a là-dedans deux grandes catégories de dépenses : celles qui relèvent de ce qu’on appelle les missions régaliennes de l’Etat et… le reste.
- Dans le régalien, on trouve tout ce qui relève de la Défense, la Police, la Justice et la Diplomatie…
- Dans le reste, d’une part, il y a tout un inventaire à la Prévert de monopoles, combinats, offices de tutelles, etc., qui vont des hôpitaux et des écoles à l’administration des Monnaies et Médailles et à l’Institut du Monde Arabe…Bien sûr, il y a là-dedans une fraction (très petites fraction…) des dépenses qui relèvent de fait aujourd’hui du quasi-régalien : On n’est plus sous Louis XIV et la collectivité doit logiquement garder un œil pour la cohérence d’ensemble sur certains domaines, qu’il s’agisse de normes sanitaires ou de ce que je qualifierais de "Voierie-Réseaux-Divers" (réseaux d’infrastructures, routier, ferroviaire, d’énergie, de flux numérique, régulation aérienne…) Mais entre contrôler et faire soi-même il y a de la marge…
Et d’autre part, il y a l’Etat Providence qui, comme Maman, fait lui-même à la place de ses chers petits, que ce soit soigner, enseigner, ramasser les poubelles, définir la hauteur des appuis de fenêtres…
Enfin, il y a les transferts sociaux, l’énorme essoreuse à salade qui ventile les sous au titre de ce qu’on appelle le modèle social français (dont je n’ai pas trouvé la définition se réduisant à aucune autre et je m’en excuse)…

Pourquoi vous causer de toussa que vous savez déjà ?   

A cause de la répartition de cette foutue dépense publique entre le régalien et le reste. Et de son évolution :
- En 1960, dépense publique à 35,0% du PIB : 6,5%   pour le régalien et 29,5% pour le reste.    
- En 1990, dépense publique à 49.5% du PIB : 4,5%   pour le régalien et 45,0% pour le reste.
- Aujourd’hui, on en est à 57% du PIB : 2,8%* pour le régalien et 54,2% pour le reste

* Ces 2,8% se décomposant ainsi : 1,6% pour la Défense, 0,7% pour la Police, 0,3% pour la Justice et 0,2% pour la Diplomatie…

Pour ce qui est du reste, il est incontestable que la majeure partie de son contenu pourrait, le cas échéant, relever d’opérateurs privés et, dans bien des cas, avec une meilleure efficacité et qualité du service rendu.
En revanche, qui pourrait imaginer un pays qui resterait un Etat de droit en n’étant doté que d’armées privées, de polices ou milices privées, de justice privée et d’une diplomatie confiée au pas forcément moins disant sur appel d’offre à quelque ONG ou société de services ? (bon, ok, c’est déjà le cas sans que je sache trop si c’est à Goldman Sachs ou au Département d’Etat…)

C’est formidable ! Le dépérissement de l’Etat dont les vieilles barbes Marx et Engels avaient rêvé dans leurs divagations les plus folles, le modèle social français™, avec son vivre ensemble™ et son rêve métissé d’un éternel futur© est en voie de le réaliser !
Au rythme de régression de la part du PIB consacré au régalien observé de trente ans en trente ans, dans une génération, disons en 2045, on ne consacrera plus que moins de 1% du PIB au régalien. Tout juste de quoi entretenir les ors, les bagnoles de fonction et gardes du corps d’une potiche quelconque conservée pour "avoir l’air de…". L’Etat - de droit ou pas - aura enfin disparu !
Et, la nature ayant horreur du vide, il y aura quoi à la place ?  Peut-être quelque chose comme une sorte de multinationale humanitaire croyant naïvement gérer sur le papier des distributions symboliques de rations de survie à la tête du client et la reconnaissance, au titre du fait accompli, des droits de prédation que se seront appropriées des mafias locales…

L’avenir est serein…    

  

3 commentaires:

  1. Interessantes analyses au plaisir de vous lire Plouc'em.
    Dom.

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  2. La santé peut faire parti du régalien aussi. Sans avoir l'arme de fonctionnaires et le lobby des infirmières/infirmiers guadeloupéens (true story). Il suffit que l'Etat construise et administre des hôpitaux dont les employés seront en CDI.

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  3. kobus van cleef04/09/2014 15:10

    j'aime bien le détournement de l'affiche
    tellement....vrai? bien vu?

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