Hier,
Corto a fait un billet somme-toute
raisonnable et bien pensé sur le retour de la bête. La bête politique,
s’entend ; je n’y mets rien de péjoratif. Le
nabot-au-pied-fourchu-et-l’épaule-agitée va enfin redonner du boulot à Cabu et autres
maquettistes de la bonne presse,
leurs talents de caricaturistes de caniveau s’étaient curieusement endormis
depuis deux ans dans les sables mouvants d’une certaine normalitude pédalonautique.
Comme c’est curieux…
Bon.
Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa revient
sur le manège. Devant le bordel actuel d’un pays qui se déglingue par tous les
bouts et part en morceaux sans aucune perspective vraie de redressement, je pense qu’il ne pouvait pas faire
autrement sauf à ne plus pouvoir se regarder dans la glace. Pas seulement pour
se raser.
Tenter
de remettre ce pays en selle… Qui peut croire ça possible avec un Valls qui
recule sur la première micro-mesure quand trois cons toussent ? Avec un
Juppé septuagénaire libertario-centripète ? Avec un Fillon qui jamais ne
se mouille ? Ne parlons pas du Pédalonaute, c’est définitivement plié. Et
il est trop tard pour qu’émerge dans les temps le prochain guignol à peut-près
câblé pouvant servir d’homme d’Etat…
Personnellement,
j’aurais eu tendance à penser que ce n’était pas (plus) sa place de prendre la
présidence d’un parti. Même pour démonter et reconstruire de fond en comble l’UMP,
cette invention de Juppé, sorte de monstre à tête de Saint-Hubert, pattes de
canard et queue de serpent qui a gelé l’innovation et la pensée à droite depuis
douze ans. Mais ça c’est la théorie. Le réel étant ce qu’il est, laisser les
clefs à X ou à Y aurait certainement conduit à ce que l’indispensable machine
électorale se retrouve à l’automne 2016 à peu de chose près dans le même état
qu’aujourd’hui… Donc il y va. A voir
marcher…
N’étant
plus adhérent-cotisant-électeur à l’UMP mais toujours, Allah le sait, citoyen
de ce pays, le Ploukèm’, vous vous en doutez, s’intéresse à la chose. Que
penser de ce retour ?
Il
faut bien évidemment attendre ce qu’il va réussir ou non à faire de l’UMP, ce sera déjà un indice. Puis ce qu’il va dire ensuite aux Français. Enfin, ce
qu’il va acter dans un programme…
Mais tout aussi évidemment sans se faire aucune illusion tant les programmes
électoraux n’engagent que ceux qui les écoutent ou (parfois) les lisent.
Alors,
une fois suivis les débats télévisés,
lues les professions de foi, etc., de
quoi dispose-t-on d’autre pour l’aide au
discernement ? Avec Sarko, nous avons cinq ans d’expérience vécue avec la bête. Je ne parle pas du bilan. D’abord parce qu’il ne s’agit pas
là d’euros et de plan comptable ; il s’agit d’un cumul sur cinq ans d’hommes
et de femmes, d’agir et de passivité, de priorités et de mises sous le tapis, d’erreurs
gagnantes et de réussites ratées… Ces bilans
de mandats qui additionnent des poires et des cochons avec des pondérations
subjectives à l’aune de l’air du temps d’un instant T et qu’on évalue quand on
connaît la fin du film ne nous disent
rien de tangible sur l’avenir… Tout
au plus donnent-ils une vague indication sur le passé. On n’en tire qu’un ressenti
sur la plus ou moins grande accélération de la décadence d’un mandat à l’autre ;
et encore avec un fort biais d’anachronisme en faisant l’impasse sur des
différences des contextes… D’ailleurs, de ce seul point de vue, en tenant
compte du contexte qui fut le sien, le bilan du mandat Sarko n’est pas
globalement si nul que ça comparé aux deux, voire aux quatre ou cinq précédents
(je n’ose
pas évoquer celui en cours)
Vous me direz qu’on se mesure à ce qu’on peut…
Laissons-donc
de côté cette histoire de bilan. En
revanche, disais-je, nous avons l’expérience vécue de l’homme aux manettes. L’expérience
concrète de son agir, notamment dans
les circonstances où il n’était pas contraint
par les impérieuses nécessité d’un réel qui est têtu comme chacun sait, mais
seulement, peut-être, par le souci du plaire et du paraître à courte vue. Et c’est
là-dessus qu’il faudrait qu’il réponde à nos questions avant 2017. Et cela devant
huit ou douze millions de téléspectateurs au 20h, même si ça doit saigner ;
pas en tête à tête off ou pour que ce
ne soit répété qu’aux 120.000 lecteurs de Valeurs
Actuelles…
Au
lieu d’un Delahousse ou autre convenu de service, un journaliste lui dirait alors en substance à peu-près ceci :
"-
Au cours de votre précédent mandat comme lorsque vous étiez auparavant en
responsabilité au ministère de l’Intérieur, vous avez, es qualité, pris de
nombreuses décisions, approuvé celles de votre gouvernement et prononcé de
nombreux discours. Je vais vous en citer. Aujourd’hui, avec le recul, feriez-vous
la même chose ? Diriez-vous la même chose ? Si oui, pourquoi ?
Si non, pourquoi et que feriez-vous ou diriez-vous à la place ? Je vous demande
de me répondre les yeux dans les yeux, ici devant les Français de tous bords
qui nous écoutent. Et n’essayez pas de me balader sur d’autres sujets, répondez
précisément à mes questions."
Et
le type passerait en revue, teigneux, en exigeant chaque fois une réponse
claire et argumentée :
-
L’ouverture à gauche du début de mandat (Kouchner, Amara, Hirsch…),
-
Le discours de 2008 sur le métissage, "finalité de la France",
-
Le traité de Lisbonne mettant au panier le référendum de 2005,
-
La désastreuse ingérence guerrière en Libye,
-
La réintégration au commandement militaire de l’OTAN,
-
Le maintien du pédo-pornographe Frédéric Mitterrand à la Culture,
-
La suppression en 2011 du bouclier fiscal instauré par le même gouvernement en
2007,
-
Laisser un ministre dire "La France n’est ni un peuple, ni une langue, ni
un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent
vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de
métissage",
-
Renoncer à réformer la formation des maîtres en abandonnant la suppression des
UIFM,
-
Laisser prospérer les prières de rue musulmanes en contredisant votre ministre
de l’Intérieur,
- Abandon du mandat de dépôt pour les condamnations à moins de deux ans fermes,
- Faire exclure Christian Vanneste de l’UMP pour ses propos historiquement exacts,
- Faire exclure Christian Vanneste de l’UMP pour ses propos historiquement exacts,
-
Faire de Mayotte un département français,
-
Vous précipiter pour faire mousser la thèse "extrême-droite" dès les
assassinats par Merah en 2012 pour vous répandre ensuite contre "l’islamophobie"
quand l’identité du tueur sera avérée,
-
Supprimer la "double peine" quand vous étiez ministre de l’Intérieur,
-
Déclarer en 2008 : "- L’islam, c’est le progrès, la science, la
finesse, la modernité"…
Il
y en a d’autres en magasin*…
Voilà.
Nous serions devant la télé. Nous écouterions les réponses, les explications,
les justifications du bonhomme qui s’adresse à nous, en live, cadrage en gros plan sur son visage, avec sa transpiration et
ses tics de vérité… ou non.
Et
nous décanterions ensuite notre ressenti
personnel, à nous dépatouillant de l’éternelle question ontologique du moindre
mal… En espérant que notre conclusion soit positive… Et si c’est le cas, il nous
faudra foncer.
Sinon,
what else ?
Si
ce n’est pas le cas, même si la Madelon d’Hénin-Beaumont peut, qui sait, se
révéler et nous surprendre, je crois bien qu’il ne nous restera plus qu’à
stocker du matos et à nous plonger d’urgence dans l’apprentissage des méthodes
des survivalistes…
*
Clin d’œil
et remerciements à Romain Bernard
Tant que ce bonhomme n'aura pas dit qu'il s'est trompé sur tous ces sujets, qu'il n'aura pas présenté ses excuses ni promis, s'il arrive au pouvoir, de réparer ces erreurs avant toute chose, il n'a aucune chance d'obtenir ma voix.
RépondreSupprimerIdem ! Et même dans ce cas là, il n'aura pas ma voix car en économie Sarkozy est un socialo-étatiste.
Supprimer"L'apprentissage" a duré dix ans ! Le bilan est gravement déficitaire, en tout, finances publiques, dépenses sociales, activité économique ! Grâce à lui, nous sommes au coude à coude avec l'Italie.
RépondreSupprimerA part son élection personnelle de 2007, l'impétrant n'a jamais rien gagné, ce qui est dommage en démocratie, même pourrie comme la nôtre.
Il nous parle comme s'il était maintenant en stage de récupération de points. Ce type est un bateleur, un camelot, un vendeur de cravates au parapluie comme on n'en voit plus devant les Galeries Lafayette. Acheter ses promesses est idiot ; mais dans son camp ils sont nombreux et ça fait peur.
@ catoneo
RépondreSupprimerExcellent commentaire. Les mots que je préfère : "bateleur" et "camelot".
Merci pour cet utile regroupement des saletés mentales de Sarko.
RépondreSupprimerCet agité ne peut pas prétendre diriger un peuple qui n'existe pas et qui, en plus, doit disparaître (métissage obligatoire, on croit rêver). C'est une simple ordure, il ne vaut pas mieux que son successeur. Nous entrons dans le dur : depuis le temps qu'on sent que ça va péter, on y est presque.
Je plussoie, j'applaudis des deux mains, des deux pieds, je crie hourrah et même hip hip hip, je bisse (au vent) à cet article. Bravo.
RépondreSupprimerUn billet d'anthologie,Plouc
RépondreSupprimerJ'aurais pu l'écrire !
RépondreSupprimerComme quoi, je suis pas le seul à être vindicatif
Le seul espoir, paradoxalement, de pas voir revenir ce fumier revendiqué, c'est les affaires que Taubirasse instruit avec l'impartialité qu'on lui connait
Perso, j'attends plus rien de la droite dite de gouvernement
Je mise sur le FN et la fille du vieux borgne
Si on me retorque "quand même ! l'estremdrouat' ! y songe tu vraiment ?" je répond, raide comme balle "tu devrais être jouace, elle est zosialist, comme les ceusses que tu aimes !"
Le vieux borgne,comme dit kobus,a toujours mon admiration et mon respect.
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