Si je peux à peu près dater mon éveil à la conscience
politique au "procès des
barricades" (1960), toussa fut longtemps assez désordonné, naviguant "au plus près"
dans les variations de mes vents dominants et contradictoires,
révolutionnaires, réactionnaires, catho-sectaires, anticommunistes primaires (secondaires, supérieurs et techniques…), libidineux aussi… Bref, avec toutes les
variations, hésitations et pulsions propres aux gestations d’une adolescence… En revanche, c’est avec plus de certitude que je
peux dater l’entrée de cette "conscience politique" dans l’âge adulte ;
c’est-à-dire le moment où, sans rien perdre et sans rien regretter de ce qui fut, toussa s’est ordonné dans ma tête de façon cohérente, convergente et assumée…
Certes, ce fut la résultante d’un travail lent et
progressif, une construction qui ne s’est achevée que vers 1975. C’est un peu
comme l’action de l’Esprit-Saint : le genre de chose dont on ne peut prendre
conscience qu’après coup… Dans mon cas, comme souvent, le "mais oui, mais
c’est bien sûr !" m’est apparu à la lecture de quelques bouquins qui
ne sont pas pour autant des monuments de référence de la pensée humaine. Dans
mon cas, donc, outre une réflexion plus approfondie sur un passage de la Lettre
de Saint Paul aux Galates, il y eut, entre autre, la lecture de deux bouquins
de Pierre Chaunu. Mais je peux dater précisément le moment où tout est devenu
clair pour moi, le déclic.
Ce fut en lisant "La notion de politique"
de Carl Schmitt enfin édité en français en 1972 avec une préface de Julien
Freund…
Pourquoi vous causer de ça aujourd’hui ? Parce
que Hoplite a publié hier sur son blog un extrait d’un long entretien
avec Julien Freund, lequel a tant contribué à faire connaître la pensée de Max
Weber et tenté de dédiaboliser en France celle de Carl Schmitt.
Je ne sais pas de quand date cet entretien, Freund
est décédé depuis plus de vingt ans et son propos sur le bloc soviétique le situe à il y a plus de vingt-cinq ans.
Mais tout notre aujourd’hui y est décortiqué...
Mais tout notre aujourd’hui y est décortiqué...
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