C’est entendu, on n’en parle plus, hein ?
Mais c’est quand-même un peu comme le sparadrap du capitaine Haddock ; en
plus chiant...
C’est sûr qu’avec l’audace manifestée
verbalisée pour crédibiliser la
future mais certaine inversion de la courge ; avec le je suis Charlie ; avec le rôle
essentiel joué par l’exécutif dans le dossier Iranien, le dossier grec, le
dossier de l’Euro, le dossier pénibilité ;
la candidature à l’Euro de foot ; etc. Avec le terrorisme qui vient
d’on-ne-sait-ou n’est-ce pas ; avec l’interdiction du Roundup et du
Nutella (c’est pareil) ; avec l’augmentation des contrôles (ou le contrôle
des augmentations, je ne sais plus…)… Avec toussa,
donc, on avait cru pouvoir pousser discrètement ces deux foutus Mistral sous le
tapis en espérant qu’on les oublie…
Ben non…Figurez-vous que l’autre soir au dîner de
la presse présidentielle, le Pwésident François Hollande himself a dû en parler
pour répondre à une question. Bien sûr, les médias fwançais, compréhensifs, ont
retenu autres choses de sa soirée, notamment les conditions à remplir pour
qu’il soit candidat en 2017. C’est loin…
Donc, il faut aller lire la Rossiïskaïa gazeta d’hier matin pour apprendre qu’il a dit
exactement ceci avec le phrasé haché que nous savons :
« La France et
la Russie sommes dans des "obligations contractuelles" » Puis, sans entrer dans les détails, il a
ajouté: « Nous sommes dans cette
discussion qui se prolonge et qui renverra forcément à une décision que j'aurai
à prendre et que je prendrai dans les prochaines semaines »
Comme beaucoup, je pensais que cette histoire
était torchée depuis au moins début juillet. J’entends par là que la décision
était prise : On ne livrait pas, quoi qu’il puisse en coûter ; point
barre. Et que si, bien évidemment, des discussions de chiffonniers se
poursuivaient en coulisse, c’était, côté français, pour tenter de trouver
d’ultimes ficelles afin de gratter trois bricoles sur la facture salée (1,2
milliards €) et gagner du temps en trésorerie tout en faisant
brûler des cierges à Sainte Rita en espérant trouver un repreneur des carcasses
en braderie…
Ben non ; il n’en est rien. Comme dirait un
quelconque Laurent Fabius, "toutes les options sont encore sur la table"…
Des fois que… On ne sait jamais… Surtout avec un pwésident qui ne sait plus
trop où il en est et, surtout, qui est incapable de décider quel bras il doit
se couper pour ce sortir de ce merdier où il s’est mis (et nous
avec) tout
seul comme un grand (*)
Faut dire que ça craint. Il s’en est passé des
choses depuis les rodomontades du début. Qui croit encore aujourd’hui que l’Ukraine
est le symbole de l’avenir de la Démocratie et qu’il nous faut mourir pour
Sébastopol ? Et puis, et puis, comment peut-on dire qu’on a sauvé l’Euro -
et l’Europe pour faire bon poids – en ayant eu l’audace d’être le conseiller-pédagogue
de Tsipras quand on explose soi-même chaque jour un peu plus toutes les lignes
rouges fixées par les traités européens ?
Parce que, hein, depuis le retour l’annexion
de la Crimée à la Russie, les rallonges budgétaires sorties du chapeau se sont
multipliées : dépenses militaires en Afrique, dépenses hôtelières pour les
clandestins, explosion de l’AME, opération Sentinelle,
envol des prestations de Pôle Emploi, etc.
Et voilà que les agriculteurs poussés au désespoir qui veulent casser la baraque !
On les comprend… Il est vrai que 25 000
sites d'élevage (chiffres du
Ministère, bien plus selon les syndicats) sont au
bord de la faillite. Comme d’hab’
dans ces cas-là, le gouvernement a donc adopté un "plan d’urgence".
Comme toujours, un bricolage pour éteindre le feu à court terme, assorti de
moulinets de bras pour inciter la distribution à plus de retenue et les
acurabas à acheter fwançais… Rien vraiment de nature à s’attaquer aux causes structurelles de la crise agricole. Et,
surtout, pas un mot sur les causes conjoncturelles
de la très brutale aggravation de la situation !
Depuis l’an dernier, les conditions économiques des marché agricoles n’ont
pas vraiment bougées et les taux de change Euro/extérieur n’ont pas été bouleversés.
Alors ? Comment se fait-il que nos
exportations de produits laitiers et produits à base de viande ont chuté de
plus de 70% depuis le début de l’année ? Pourquoi les producteurs allemands
de porc bon marché nous inondent si brusquement de bêtes bradées contraignant les
nôtres à mettre la clef sous la porte ? Parce qu’ils cherchent à placer leur
marchandise dont ils ont perdu le marché ailleurs !
Evidemment… Bien sûr, l’embargo russe sur les produits alimentaires européens
en rétorsion des sanctions faisait rigoler Fabius en son temps…
Bref, le plan d’urgence pour l’agriculture va nous coûter un bras.
Probablement autant que ce qu’on doit rembourser à la Russie… Encore, quelque part, un coût dérivé de notre
soutien éperdu aux sanctions européennes contre l’Ours, aggravé par ce refus de
livrer les bateaux…
Un milliard par-ci, un milliard par-là et la maintenance à quai des deux
rafiots dont on ne sait que faire coûte de l’ordre du million par jour… C’est
pas grave, c’est l’Etat qui paie.
Mon petit doigt me dit donc qu’on va peut-être revenir à de meilleures
dispositions vis-à-vis de l’Ours ; si tant est qu’il en veuille encore et
il saura saler la note… Un petit effort, SVP, sur votre embargo, aussi, ça nous
arrangerait bien vous savez…
Les communicants doivent être à la manœuvre pour inventer une façon de
présenter cette inversion ; comme une audace d’indépendance, sans doute.
Si on pouvait passer ça première quinzaine d’août quand un max de commentateurs
sont en vacances, ça serait bien…
«… forcément
à une décision que j'aurai à prendre et que je prendrai dans les prochaines
semaines.»
Une phrase vraiment typique de la procrastination pédalonautique…
@ Sémaphore. "Plus ou moins de retenue" ça dépend... pour faire de la marge ou pour essorer en amont ? (votre com' a disparu suite à une fausse manoeuvre irrécupérable...)
RépondreSupprimerMourir pour Sébastopol, on a déjà donné. Mac Mahon y trouva son titre de gloire en ayant pris la redoute de Malakoff, ce qui donna un nom à une ville de la banlieue ex-rouge de Paris. La bagatelle de cette guerre de Crimée nous coûta 100.000 hommes pour une guerre qui fut totalement inutile.
RépondreSupprimerLe Nain
tu te posais des questions sur les Mistral. le problème est résolu: on rembourse les Russes pour 1,16 milliards d euros ! c'est pas cher, les couillons de contribuables sont là pour payer !
RépondreSupprimerLaisse-moi le temps de souffler, merde ! J'suis en ouacances ! Ben oui, j'sais ! Mais y a pas que le blog dans la vie ! J'ai vu ça ce matin à 11h30, ma suite est dans le clavier et ma fille m'a applelé à table. Je passe en sortant de table et terminerai ça après le café ! (et le chocolat, le pousse-café, etc. Un peu de patience !)
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