En attendant Godot, on multiplie les cérémonies
chamaniques comme le mariage pour tous
(mais
aussi l’hétérosexualité obligatoire des couples "tickets" aux
élections cantonales, cherchez l’erreur…), l’abolition des peines planchers ou l’automaticité
des libérations conditionnelles, la parité
sexuelle chez les chercheurs et profs d’Université, etc. etc. Bref, en se
barbouillant des peintures rituelles sans lesquelles rien n’est possible (Egalité™, Vivrensemble™,
etc.), on
enchaîne les danses de la pluie en
espérant que la Divine Croissance
arrosera nos terres comme les juifs pratiquant attendent encore le Messie…
Mais ça n’empêche pas
de profiter des effets d’aubaine pour convaincre l’acuraba-payeur qu’on est
bien aux manettes et qu’on ne se contente pas d’attendre Godot… Après-tout, la Communication
c’est au moins aussi gros porteur
sinon plus que l’Action !
Ouais… A condition de faire
preuve d’un minimum de savoir-faire. Or, même quand il ne s’agit que de faire
du bruit avec sa bouche, les nains de jardin qui nous gouvernent se révèlent n’être
que des bras cassés à tous les étages. Je dis bien à tous les étages…
Or donc, Airbus
soi-même a réussi l’exploit de décrocher un contrat de vente ferme de 234
appareils à une compagnie privée indonésienne en pleine expansion. Bingo !
Le contrat - le vrai contrat entre l’avionneur
(privé) et son client (privé) - a été signé par
les parties vendredi dernier chez l’acheteur ; chez lui… en Asie. Jamais
un contrat de vente d’Airbus n’a été signé à l’Elysée ; pas même hier…
On n’allait pas
laisser passer l’occase ; faut pas déconner quand même ! Donc, aussi
sec, l’Elysée se dépêche de monter dans la précipitation une mise en scène de
la signature du contrat déjà signé. C’est donc au théâtre sous les ors
de l’Elysée que "François Hollande a
signé le contrat", c’est la télé qui nous l’a dit…
Certes, se faire de la
pub sur les méga-contrats est de bonne guerre. Chirac et Sarko ne s’en sont pas
privés. A ceci près qu’il s’agissait toujours de contrats vraiment signés par le chef d’Etat lors d’un voyage officiel dans
le pays de l’acheteur, contrat obtenu dans le cadre de négociations d’Etat à
Etat. Là, il s’agit d’une vente couronnant trois années de travail acharné des commerciaux
d'Airbus pour convaincre un prospect
jusque-là client exclusif de Boeing. Mais bon, ne boudons pas notre plaisir… Et
j’aurais volontiers passé à Dépassé 1° son petit théâtre de com’ d’hier au rituel de mystère du Moyen-Âge…
Mais putain ! Qu’il
fasse au moins les choses professionnellement !
Qu’il ne nous ridiculise pas une fois de plus !
Résumons :
- Juste avant la cérémonie, son service de com’ annonce "la livraison en 2013 d’un
total de 600 avions pour plus de 38 milliards d’euros" ! Cékoiça ? C’est l’addition des 234
machines en question, de 82 autres (turques) dont 35 en options et d’une… intention
d’achat allemande de 102 bécanes ajoutés sans doute à 182 machines en cours
de fabrication pour faire le compte… Toussa… livraison 2013…
- Dans son discours, Dépassé
soi-même a fièrement annoncé que toussa permettait à Airbus d’avoir quatre
années de production en carnet… alors que l’avionneur en est déjà à huit…
- Moi-Président se
gargarise ensuite au point d’annoncer que ce nouveau contrat permet "la création de 5000 emplois en France
pendant dix ans"… En fait, ce contrat géant sécurise ces emplois existants - cébien - mais il ne va induire aucune embauche…
- Surtout, et c’est le
plus grave, Dépassé a montré ouvertement, non seulement qu’il connaissait très
mal le dossier, mais qu’il ne se souvient même pas de ce qu’il a lui-même
avalisé ! Il a en effet expressément évoqué une participation de l’Etat au
capital d’Airbus à hauteur de 37,9 % (ce qui est encore vrai à ce jour…) et en extrapole un chiffre d’affaire à
réaliser en France ! Et cela, alors-même que ses propres services et son
secrétaire général adjoint à l’Elysée ont activement participé en décembre
dernier aux âpres renégociations du pacte d’actionnaire d’EADS, lesquelles
négociations ont finalement entériné un nouveau schéma d’organisation du
capital ramenant la part de l’Etat français à… 12%. Ce qui doit être validé par
une assemblée générale extraordinaire… mercredi prochain !
- Et pour ajouter une
note dans la série "gouvernement de music-hall", Dépassé 1° s’était
entouré des diacres et sous-diacres indispensables à la solennité du rite :
Le ministre du redressement fictif et du viagra industriel, ce qui se comprend ;
le sous-sinistre de Fabius présumé en charge des affaires européennes ; le
sous-sinistre en charge des transports et… le sous-sinistre, euh, en charge des
anciens combattants et cimetières militaires…
Je me perds en
conjecture quant à la raison de la présence de Kader Arif à la sauterie. A y
bien réfléchir, je vois quatre pistes pour tenter de trouver une explication :
- La quatrième qui
vient à l’esprit de mes neurones nauséabonds, c’est la volonté de Moi-président
de montrer à la ville et au monde son soutien
au dernier de ses sinistres dans l’ordre du tableau qui ne peut s’extraire du
néant qu’en faisant des gaffes odieuses.
- La troisième,
sortant des mêmes neurones, c’est l’indispensable présence d’un quota de diversité dans une cérémonie de cette
importance.
- La seconde, c’est qu’il
fallait meubler pour masquer un peu l’absence
inexpliquée du sous-sinistre du commerce extérieur. Absence que personne n’aurait
d’ailleurs remarqué si on s’était abstenu d’inviter un aussi hors-sujet que
Kader… Pourquoi pas Nicole Bricq ? Soit c’est à cause de ses chaussettes
et de sa jupette à fleur d’apprentie-coiffeuse 1950 qui auraient fait tache,
soit c’est la volonté de ne pas embarrasser l’acheteur très probablement
musulman… Dans un cas comme dans l’autres, on se demande où sont passées les
vapeurs de Najat et autres Caroline Fourest ?
- La première, enfin,
c’est qu’il n’y a pas d’explication… On bricole à la va-comme-j’te-pousse dans
l’improvisation et l’amateurisme et ça ira bien comme ça. Vu que Kader n’a rien
pour s’occuper, même pas les obsèques de soldats tués au Mali, c’est l’huitre
de Matignon que se les réserve, il devait être dispo’ pour faire la claque…
Moi, je l'avais toujours dit qu'avec Sarkozy nous avions plongé assez profond mais que nous n'avions pas touché le fond. Avec ceux-là, c'est fait, pour descendre encore plus bas il nous faudra un trépan!
RépondreSupprimerAmitiés.
Ptet qu'en creusant plus profond avec nos petites pelles (la fwance n'a plus les moyens de s'en offrir des grandes), on va trouver du pétrole !
SupprimerImagine seulement le boxon !
Des représentants de commerce, on vous dit !
RépondreSupprimerTout ça pour pas un seul emploi créé.