Taubira devrait faire plus simple…

Pour vider les prisons comme elle l’appelle de ses vœux, elle n’a qu’à prendre exemple sur Manuel Valls ! Ben oui…

Le gouvernement vient enfin de faire publier au Journal Officiel d’hier le décret tant attendu qui met un terme à la stressante période d’incertitude qui assombrissait l’avenir de la Sécurité Routière.

Le 1° mars 2012, rappelez-vous, il y a juste un an, l’infâme ancien régime rendait obligatoire l’éthylotest embarqué. Et cela assorti d’un calendrier et dans un contexte que vous vous remémorerez avec profit ici… A peine entré en fonction et ayant exprimé des doutes, le nouveau sinistre de l’Intérieur a suspendu l’application dudit décret et les choses étaient depuis lors restées en l’état. On notera accessoirement que ses doutes portaient sur la fiabilité de ces tests… Sachant que le seul fabricant agréé du bidule pour souffler dans le ballon (Contralco) était déjà depuis de longues années le fournisseur quasi exclusif de la Gendarmerie… Enfin, bon.

Las ! Dès l’annonce de cette suspension, tous les braves couillons de base ont immédiatement cessé de s’approvisionner en bidules dont il s’agit. Les ventes – encore faibles dans la période transitoire où le défaut de possession du bidule n’était pas encore sanctionné - ont chuté de 40.000 à 300 par semaine… Contralco avait investi 3,7 millions d’euros pour monter sa production à 200.000 unités par jour en trois-huit… Et recruté 226 personnes en contrats précaires, lesquels ont dû être licenciés en dix jours… Aujourd’hui, l’effectif de la boîte est revenu d’un seul coup de 310 à 84 salariés… Bref, la cata ! Pleurs et hurlements, en argumentant pour faire bon poids que la majorité des CDD liquidés étaient des femmes chefs de famille monoparentales…

Arrêt net, donc, de la Valls-hésitation : Le décret est enfin publié avec l’obligation pour tout acuraba d’avoir sans délai deux bidules dans sa bagnole. Cébien… Certes, à  supposer même que tout un chacun se précipite pour en acheter, le niveau pharaonique des stocks au stade de la distribution retardera de plusieurs mois l’impact positif du décret sur la courbe du chômage…

Ouais… A supposer…

Car le décret précise expressément que la chose est obligatoire mais qu’elle ne sera pas sanctionnée. L’amende initialement prévue a disparu du texte. Je peux donc d’ores et déjà vous annoncer que Contralco n’aura pas ma clientèle et que je ne suis pas le seul…

Jusqu’à présent, la seule obligation légale venant à l’esprit à laquelle on peut déroger sans risquer de conséquences pénales, c’est l’obligation d’inscription sur les listes électorales. Mais il ne s’agit en l’espèce que d’un vœu pieux pour faire plaisir à Marianne, sachant qu’y déroger ne lèse pas les droits individuels des tiers et que sanctionner ça serait une atteinte aux droidlhom™. Là, avec l’éthylotest, on institue un principe remarquable et farpaîtement  hollandesque : La mesure serait est justifiée par l’ordre public et le principe (constitutionnel) de précaution. Mais ce n’est pas grave… Il suffit de bruiter une apparence de parole, de singer une décision d’autorité, de jouer à la dinette quand le peuple a faim. Et on se rassure pour pas un rond…

Accessoirement, c’est pour le coup que les femmes chefs de famille monoparentales continueront à pointer à Pôle Emploi…

Et j’en reviens à Taubira. Pourquoi s’escrime-t-elle à réunir des conférences de con-sensus sur la récidive et autres écrans de fumée pour meubler son temps ? Il lui suffirait d’engager une grande réforme de Code Pénal qui fera date et portera son nom devant la postérité. Ce sera vite fait et pas compliqué : il suffit de virer tous les alinéas faisant référence à des peines de prison et de refaire la numérotation des articles.

Contrairement à ce qu’un vain peuple pense, Valls lui montre la voie.