"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

jeudi 7 janvier 2016

Ils sont tous ses héritiers…


Comme nous le savons, la commémorationite aigüe n’est pas une pathologie mais une forme d’action (à peu près la seule, d’ailleurs) dans laquelle nos actuels gouvernants font preuve d’une relative efficacité.
Il n’est donc pas douteux qu’en dépit de la saturation qu’impose la nécessaire mais pas suffisante liturgie post-Charlie, il restera sûrement demain de la place pour célébrer le vingtième anniversaire de la mort de François Mitterrand. Il me paraît impensable, notamment, que François II Pédalonaute s’en tienne à un simple communiqué de l’Elysée pompant trois ligne sur la notice Wikipédia de Michel Delpech. L’occasion est trop belle de se poser en héritier et gardien du temple.

Bon. Ceci-dit et, quoi que vous puissiez en penser, François-le-premier est une figure considérable de l’Histoire de France. Un homme qui, pas sa seule volonté et son savoir-faire, a transformé ce vieux pays et l’a fait entrer dans la modernité. Un homme qui laissera sans doute avec le temps des traces aussi indélébiles qu’un Napoléon et plus encore qu’un De Gaulle. Il mérite sa statue sur toutes nos places de village. Oui Madame, oui Monsieur.  

Rappelez-vous. Après les années De Gaulle et Pompidou, Giscard ne fut que le Précurseur comme les orthodoxes appellent parfois Jean le Baptiste. Giscard avait deux grandes qualités : D’abord, il voulait faire moudern’ en étant le "Kennedy français", moudern’ par tous les moyens, à n’importe quel prix et au prix de n’importe quoi ; ensuite, les ors de l’Elysée étant confortables, il a trouvé sympa d’endosser les habits d’un monarque à la Louis XV, ce que n’auraient jamais imaginé ses prédécesseurs mais qui a bien amorcé la pompe pour son successeur. Au demeurant, quelque part, Giscard "y croyait" En dépit de son addiction prioritaire à tout ce-qui-faisait-moderne, c’était encore en toute bonne foi qu’il pensait agir dans l’intérêt du Pays et-pour-son-bien…

Mitterrand, lui, a su faire faire à la France ce saut qualitatif brusque qui l’a fait entrer d’un pas assuré dans le III° millénaire avec des institutions de fait que le Monde nous envie :
C’est lui le premier qui, avec un art consommé, a réussi à remplacer l’ancienne raison d’être, devenue obsolète de la politique en générale et de l’action publique en particulier par une autre, nouvelle et d’une efficacité redoutable :
Désormais, grâce à lui, "L’objectif suprême n'est pas la chose publique - res publica -, le bien commun, l'intérêt général, mais avant tout la conquête et la préservation du pouvoir ou de ses attributs. La politique en tant que recherche du meilleur gouvernement possible de la cité passe au second plan. Elle n'est plus principalement au service du pays, de ses habitants mais avant tout d'une ascension personnelle."  
Véritable inspirateur de la vie politique française depuis sa mort, par son intelligence, son état d’esprit, son mode de raisonnement, "il s'impose comme la référence, le modèle indépassable des responsables politiques contemporains, toute tendance confondue, de l'extrême droite à l'extrême gauche, dans l'exercice du pouvoir comme dans l'opposition."
    
Après lui, plus rien n'a été comme avant.

De Manuel Valls à Marine Le Pen, de Duflot à Bayrou, de NKM à Bertrand, de Royal à Hollande, de Juppé à Sarkozy, tous sont ses héritiers, tous sont ses disciples…

Je vous invite, si ce n’est déjà fait, à aller lire chez Agoravox le billet de notre ami Maxime Tandonnet intitulé "Peut-on sortir du mitterrandisme".
Et puis de vous remémorer (pas commémorer, hein !) le déroulé de ces vingt dernières années de politique française…
Bon courage…

1 commentaire:

  1. kobus van cleef12/01/2016 19:57

    j'attend qu'il commémore la mort de david bowie
    pourquoi pas , après tout?
    chirac, le dernier roi fainéant avait fait un communiqué pour celle de michel petruciani en titrant "mort d'un grand pianiste" ( ouais , 50 cm , quoi )

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