On nous le dit et on nous le répète depuis hier :
"progressivement, les immigrants clandestins sans-papiers migrants
ou réfugiés sont mis à l’abri…" C’est
en train de se faire et c’est tout à notre honneur…
Enjambant en regardant
ailleurs ses clochards domestiques comme
ses propres chômeurs inemployables en fin de droits expulsés de leurs deux
pièces avec femmes et enfants, qui errent dans le froid, refoulés des asiles de
nuit saturées par la nouvelle noblesse "sans-abri" ; enjambant toussa, disais-je, la Fwance big mother se précipite pour mettre les migrants à l’abri…
Les mettre à l’abri de
quoi ? comment ?
Sans doute pour mettre ces
pauvres gens à l’abri de la vindicte du racisme, de l’islamophobie, de la
xénophobie, etc. C’est important vous savez… Et c’est raté.
L’élément de langage "mise
à l’abri" n’est pas anodin ; dernière novation de vocabulaire, il
efface ce qui pouvait rester de connotation invasive pouvant rappeler l’origine
allogène des "migrants" et même le caractère flou de leurs
motivations (réfugié,
demandeur d’asile…)
On parle seulement de "mettre à l’abri" des personnes faibles,
fragilisées, isolées (^), appelant au secours…
C’est vrai quoi ! Représentez-vous
ces malheureux : 90% sont des hommes seuls de 18 à 45, originaires à 90% d’Afrique
noire et ayant eu les moyens de payer les passeurs ; on comprend qu’ils
fuient la guerre en Syrie ! Et certains sont des hommes jeunes et solides sans
femme et enfants qui fuient leur pays en guerre civile, refusant d’y
risquer leur peau en combattant (d’un bord ou de l’autre) pour leur terre. A
nous de les mettre à l’abri pendant que nous y envoyons nos enfants à nous s’y
faire trouer la peau… C’est-y pas beau ?
Mais je m’égare.
Revenons au « démantèlement
de "la jungle" » (pardon, je crois qu’il faut maintenant dire "la
lande")
D’abord, une franche rigolade
devant ce petit bijou de langue de bois dont je remercie Mme le Préfet :
De 21h à 3h du matin,
les départs de feu se sont succédés dans la "jungle" jusqu’à un
embrasement assez général. Plusieurs bonbonnes de gaz ont explosé. Les pompiers
venus de quatre casernes du département ont bien entendu été "caillassés"
en dépit de l’intervention des CRS. Mais tout
va bien : Madame le préfet du
Pas-de-Calais a précisé à la presse que c’est une "tradition" chez
les migrants de brûler leurs cabanes avant de partir. "On leur a dit qu'il
valait mieux ne pas le faire, mais il y en a encore qui le font" a-t-elle
ajouté. Les associations avaient d'ailleurs prévu que ça risquait de se
produire et avaient préalablement distribué des dizaines d'extincteurs aux
migrants. "Plusieurs ont d'ailleurs eux-mêmes éteint les feux aux côtés
des pompiers." Ah les braves gens !
Mais ce n’est là qu’anecdote
pour 20minutes ou Aujourd’hui en France.
Ce qu’il faut retenir,
c’est que cette opération de "démantèlement" est du même tonneau que
le sauvetage d’Alstom : Les décisions
sont prises à la va-vite dans l’impréparation la plus totale, sans consultations
préalables, ni du terrain, ni des (vrais) experts de la question ni même des conseillers en charge du domaine (les cabinets ministériels sont exsangues,
les compétences non recrutées par copinage s’étant fait la malle en premier) Une seul chose compte :
Torcher la question avant janvier (primaire socialiste & démarrage de la
campagne présidentielle)
Et cela quel qu’en soit le coût et les conséquences pour l’avenir.
On assiste donc à une
sorte de pagaille bordélique totalement irresponsable maquillée en opération humanitaire d’urgence
retransmise par la télé où l’on voit des hommes faire la queue pour monter dans
les bus et montrant gentiment au planton le bracelet en papier qu’on leur a mis
au poignet. On gère…
En fait, trois faits
méritent d’être relevés (tenons-nous-en à trois) :
- S’agissant des mineurs isolés dont on ne sait trop que
faire, ils sont prioritaires pour rester dans les algeco voisins (donc sur place près de l’eldorado UK border)
Tous les solides gaillards qui se mettent dans la file sont "triés" par
un bénévole qui juge au faciès s’ils
ont + ou – de 18 ans. Et qui en rejette en moyenne un gros tiers avec une
régularité qui sent son quota préétabli…
- Avant de les disséminer
partout en France, aucun examen médical, même sommaire, n’est effectué sur ces
hommes séjournant là depuis une durée indéterminée dans les conditions d’hygiène
qu’on imagine alors que la jungle a connu plusieurs cas de tuberculose et que
la gale y est très courante.
- Enfin, le top du top :
les migrants déclarent leur identité,
sans qu’aucun contrôle ne soit effectué. Les empreintes digitales ne sont pas
relevées. Une fois disséminés dans tous les trous perdus de la France profonde,
plus aucune traçabilité ne sera possible. Ultérieurement, s’ils s’avèrent (exceptionnellement, je
sais) être
terroristes ou petits malfrats, dealers ou violeurs ; qu’ils soient vrais
réfugiés ou vrais criminels de guerre, ils ne risqueront pas d’être "en
situation de récidive légale". Car "migrants" passés par la case
"Lande de Calais", ils seront toujours primo-délinquants…
Bref, en plein état d’urgence
la République embarque dans des bus des milliers d’inconnus venus d’ailleurs,
non pas pour les reconduire aux frontières, mais pour en saupoudrer ensemencer la France.
Tout va bien.
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