Dans notre société, la déglingue généralisée, la
paupérisation croissante et la déliquescence des liens de solidarité familiaux
et générationnels induisent de sérieuses difficultés pour se loger. Notamment
pour ceux qui ne trouvent pas à produire au bailleur une caution solvable pour garantir le paiement des loyers. Ce qui est
le cas de ceux qui ne bénéficient pas du soutien actif d’une famille ou de relations ;
voire du soutien d’une communauté soudée et vindicative, si ce n’est d’un gang,
d’une mafia, d’un milieu médiatique, politique, maçonnique ou autre. Le cas de
ceux qui sont vraiment sans dents,
donc…
Pour pallier cette difficulté induite
par la férocité du marché, Big Mother
a donc mis en place dès février 2016 un dispositif bizarrement nommé Visale tant il est vrai que, pour nos
dirigeants, le choix d’une charte
graphique solutionne déjà la moitié d’un problème...
Visale ? Vous ne connaissez pas ? Cépagrave. Il s’agit d’un dispositif
par lequel l’Etat donne sa caution au bailleur quand le candidat locataire ne
peut en fournir. Semble-t-il concocté dans le but de favoriser la mobilité de l’emploi,
il s’agit d’une caution accordée gratuitement par l’ex "1% logement"
garantissant le paiement par l’Etat des loyers et charges locatives impayés plafonnés
à 1.300€ / mois (+
à Paris) les trois
premières années du bail. L’Etat faisant son affaire de se faire rembourser.
Ce service était jusqu’à hier réservé
aux salariés âgés de plus de 30 ans en emploi "précaire" (CDD, etc. et CDI pendant
leur période d’essai) entrés
dans le logement moins de trois mois après leur prise de fonction.
Eh bien, depuis le 30 septembre, le bénéfice de la
formule est étendu à tous les moins de 30 ans, qu’ils soient salariés ou non (seuls sont exclus les étudiants non boursiers
fiscalement rattachés à leurs parents)
Pour l’obtention de la caution, la démarche est totalement
dématérialisée, il suffit de s’inscrire sur le site de Visale avant la
signature du bail.
Que c’est beau ! Dans un contexte marqué par la
décomposition des familles devenues nucléaires et le chômage de masse touchant
les proches, trouver une caution de garantie des loyers pour pouvoir se loger est
depuis bien des années un vrai souci pour certains. Notre sinistrère du
Logement et de l’Habitat durable s’est
donc attelé à la tâche avec les partenaires
sociaux et a mis trois ans et demi pour monter Visale dans sa formule
initiale.
Et voilà que, quelques mois plus tard, sans doute grâce au
dynamisme d’Emmanuelle Cosse (défense de rire), il aura suffi
de signer quelques papiers officiels pour que le dispositif soit musclé pour
passer dès la rentrée, (à coût
constant ?), des 3.500 bénéficiaires effectivement
recensés en huit mois aux plus de 300.000 espérés
en année pleine !
1°- Voilà qui montre bien, à huit mois des élections,
que la Hollandie est au petit soin pour la jeunesse !
2°- Ça ne mange pas de pain puisque les cautions
données sont des engagements hors-bilans
et que les impayés éventuels sont des créances.
Toussa ne dégrade pas le window-dressing
du budget !
3°- D’ailleurs, on a pris soin d’exclure les baux
souscrits auprès des sociétés HLM, faut quand-même pas déconner !
4°- Et puis, de toutes les façons, l’Etat ne pouvant
pas (encore) imposer le dossier d’un locataire à un bailleur
privé, on sait bien que les proprios aiment tâter la caution ; quelque
chose en chair et en os, quoi ! Alors le pôv’ gars qui a besoin de se
faire parrainer par le monstre froid,
hein ? On évite… Et, globalement, le dispositif va faire pschitt.
Donc, pas de souci : On a eu l’air de "faire
quelque chose". N’est-ce pas l’essentiel ? Reste aux communicants de
nous "valoriser" ça…
principe de subsidiarité ascendante de la famille à l'État-providence qui doit bien rattrapé toutes les conneries qu'il a mis en place depuis des décennies aboutissant entre autres à la catastrophe de la décomposition familiale. En même temps, ce principe finalement n'aboutira sûrement à rien : la société du paraître, de l'inconsistance... misère !
RépondreSupprimerToutmou a l'entourage qu'il faut pour faire quelques coups médiatiques, obligatoires avant les élections au vu de son bilan politique.
"tant il est vrai que, pour nos dirigeants, le choix d’une charte graphique solutionne déjà la moitié d’un problème.." : extra !! tellement vrai !