Le professeur des écoles, directeur, faute
de mieux sur détachement d’heures, de la petite école primaire - très primaire -
à classe unique (c’est
important l’unicité du genre humain),
a pris son temps pour calligraphier ça au crayon rouge Caran d’Ache sur la
feuille, sans dépasser les lignes Sieyès pré-imprimées par Clairefontaine :
"- Veillez encore davantage au travail
et à l’expression gouv orale"…
A-t-il
écrit ça sur la copie d’un élève ayant restitué un travail ni fait ni à
faire, rédigé à la va-comme-j’te-pousse avec un des nuances de vocabulaire
relevant du n’importe quoi ?
Non.
Il n’aurait pas osé.
Il
a rédigé ça comme une instruction suggestion adressée personnellement au
petit-chose, là, l’instituteur stagiaire
qu’il s’était fait adjoindre pour lui servir de faire-valoir et, surtout,
masquer sa propre incompétence crasse et sa peur des conflits avec les élèves…
Mais qui ne risque pas de lui faire de l’ombre, hein !
Il
lui a fallu bien du courage pour écrire ça à son collaborateur.
Pas
trop quand-même. Son papier, on en parlera chez les parents d’élèves. C’est l’essentiel.
Ça meublera le vide en bruitant une apparence de parole. Bien sûr, cela ne
changera rien. Le mutisme de son assistant et sa totale transparence (même sous un ciel
nuageux) garantissent la
poursuite du chahut de ces chers petits. L’avantage, c’est que ça ne le privera
pas d’autres occasions de mettre "un
terme définitif à la polémique"
On
raconte que Manu s’est excusé. Oui, oui, en tête à tête avec le petit-chose. Mais lui dit que non ;
faudrait pas qu’il cesse d’être le leader chahuteur de la classe !
En
attendant, les parents d’élèves voudraient bien savoir quels sont les nouveaux
apprentissages qu’ils devront faire réciter à la maison…
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