Il y a de ça quinze jours, on sonne… Coup
d’œil par le judas : Deux types inconnus, genre jean et vestes de cuir,
plutôt costaud… Je planque mon flingue écrase ma clope et ouvre : "-
POLICE !"…
Carte tricolore conforme au modèle. Types aimables
et urbains. Explications un peu alambiquées de celui qui cause : "-
Vous comprenez, Vigipirate, toussa…"
Bref, j’apprends donc que le président
chinois va venir à Lyon et que ça craint… Alors quoi ?
Alors ? Ben on vérifie. - Est-ce que vous serez chez vous mardi 25 mars ? - Est-ce
que vous vivez seul ? - Personne d’autre n’est hébergé dans votre
appartement ? - Merci de nous donner vos noms, prénoms, dates et lieu de
naissance… On va vérifier et vous inscrire comme riverain de cette rue pour
vous permettre de franchir les barrages des forces de l’ordre, histoire de
pouvoir sortir et rentrer chez vous… - Vous attendez de la visite le 25 ?
Non ? Vous n’en savez encore rien, je comprends. Si d’ici-là quelqu’un
doit venir vous voir ce jour-là, donnez un coup de fil au commissariat du
quartier pour donner son identité afin qu’on le laisse passer…
Texto ! On ne m’a quand-même pas
demandé de fermer mes volets comme à un pote lors du G7 à Lyon où Chirac
recevait Clinton. Faut dire que mes fenêtres n’offrent pas d’angle de tir sur
le parcours potentiel d’un cortège qui ne passera de toute façon pas par mon
étroite ruelle pourave située à deux rues et 600 mètres du premier point sensible…
Bref, Xi Jinping soi-même, en visite d’Etat en France jusqu’à
vendredi, est dans nos murs cet aprèm’ et repart demain. Venant visiter
BioMérieux et inaugurer un
"centre pour la promotion des relations entre Lyon et la Chine" qui
existe déjà, il débarque avec sa première
dame (lui en a une : Peng
Liyuan, à la fois chanteuse populaire et général de l’armée chinoise) et environ 200 hommes d’affaires chinetoques logés
au Sofitel Bellecour transformé en forteresse.
On a touché pour l’occase dix compagnies de CRS et on a le GIPN posté sur
tous les toits. Cébien.
Faut dire que quand Hu Jintao est venu à Lyon en 2001, la voix du dissident Wei Jingsheng était
sortie de grosses baffles depuis un balcon en face de l’hôtel de Ville. Et le führer
chinetoque habitué à ce que rien ne dépasse avait été furax d’un tel affront. Ce
genre de désordre n’est jamais bon pour le commerce, surtout quand on a des Airbus
à fourguer.
Coup de bol, mon drapeau du Tibet est resté sous
naphtaline dans mon douar d’élection. Je dis ça pour rassurer Valls qui a déjà
assez à faire pour trouver comment il présentera ses stats électorales dimanche
soir.
Bon, cépatout ;
je vais bien sûr laisser la bagnole au parking pour m’éviter le merdier annoncé
(cf. ici
et là) et bien que ma station de métro soit fermée jusqu’à 23 heures, je
vais laisser tomber le clavier et faire un tour en ville, ne serait-ce que pour
faire chier le monde. Ça repose…
Si vous ne me trouvez pas ici demain soir, ne vous inquiétez pas. On rafle bien les Roms et p’t’êt qu’ils ont
rouvert Saint Maurice l’Ardoise….
Et bin !
RépondreSupprimerT'as de la chance, ils n'ont pas cassé ta porte.
Et ça arrive souvent, tout ce tintouin ?
Fais gaffe quand même, te fais pas rafler.
Prends soin de toi!
RépondreSupprimeret ben alors, quelle demonstration , si les flics font le porte a porte chez les gens de tout un quartier....
RépondreSupprimersi tu vas en chine demande qu'on boucle le quartier du premier secretaire du parti ...ce sera de la réciprocité !
bonne soirée quand même
Mais c'est quoi St Maurice l'ardoise ?
RépondreSupprimerAncien camp militaire sur une lande pelée dans le Gard.
RépondreSupprimerJe crois qu’il a servi de camps de prisonniers aux Allemands sous l’occupation mais ce n’est pas à ça que je pense :
Ce fut surtout un camp "d’internement administratif" (sur décision des autorités sans passer par la case judiciaire) Rouvert en 57 pour y parquer des Algériens suspects d’être FLN, il a surtout servi à partir de 60 à la police et aux officines gaullistes pour y interner d’office sans autre forme de procès des partisans de l’Algérie française et individus suspectés d’appartenir peut-être à l’OAS.
Ensuite, on a ajouté la honte. Dès 62 et jusqu’en 1976, le camp a été utilisé comme "centre de transit et de reclassement" pour les harkis ayant réussi à s’échapper d’Algérie. En fait de transit, 1200 harkis et leurs familles et enfants y ont été maintenus parqués pendant 13 ans derrière barbelés et miradors, totalement isolés du monde dans des conditions d’hygiène épouvantables avec des dizaines de malades mentaux livrés à eux-mêmes, etc. Bref, des "erreurs" mises au placard en attendant qu’ils crèvent…
Il a fallu que des cagoulés armés occupent la mairie du village voisin et menace de tout faire sauter pour obtenir la dissolution du camp. Un des cagoulés de l’époque, Hocine Louanchi, a raconté son histoire il y a tout juste quelques années. On en a fait un film ou une vidéo, je ne sais plus. Qui n’a intéressé personne, évidemment…
Pour mes honoraires d’historien, passez à mon secrétariat^^
Oui da, mon prince !
SupprimerMais votre secrétaire a fait sienne votre maxime concernant le pognon " de minimis non curat praetor " du coup je sais plus à quel ordre le libeller
Merci Mr Louanchi pour ce lien donnant accès à une vidéo
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