En revisitant mon stock d’images non exploitées,
je tombe sur une capture d’écran fesse-bouc
vieille de tout juste un an. Elle venait chronologiquement entre divers visuels
de manifs LMPT… C’est ça :
Je connais ces braves gens… de vue et de loin…
Des citoyens exemplaires dont la contribution
désintéressée au bien public est occasionnellement recueillie avec
gratitudes par les fonctionnaires de l’étadedroâ
pour faire plaisir à Manuel Valls. A l’époque, je n’avais pas remarqué la chute
de leur plaidoyer. D’ailleurs, ils ne sont même pas foutus d’orthographier
correctement le nom du héros qu’ils proposent comme modèle à leurs affidés et,
s’ils pouvaient (ça va venir), aux enfants des écoles :
Il ne s’appelait pas Mozorov, leur type ; il s’appelait Morozov. Ceci-dit, c’était qui ce mec ?
Pavel
Trofimovitch Morozov (1918-1932)
était un jeune paysan que l’’Union soviétique avait érigé en icône du
communisme pour n’avoir pas hésité à dénoncer son père comme opposant à la
collectivisation. Son titre officiel était, excusez du peu, celui de "pionnier-héros numéro 001 de l’Union
soviétique"…
- Aîné d'une
famille de paysans de la région des monts Oural et présenté comme chef des pionniers de son village, Pavel était le
fils de Trofime Sergueïévitch Morozov, responsable du soviet local. Découvrant
que son père dissimulait du grain aux autorités et/ou fournissait de
faux-papiers à des koulaks pourchassés,
Pavel le dénonça à la Guépéou. Trofime Sergueïévitch fut arrêté et disparut en
déportation.
Mais des membres de sa famille vengèrent le malheureux en tuant Pavel,
alors âgé de 13 ans. Ils furent arrêtés, jugés et exécutés en tant qu'ennemis du peuple.
- Les autorités communistes firent de Pavel Morozov un martyr et un
héros proposé en exemple aux pionniers et à la jeunesse, lui dédiant des
monuments, une statue à Moscou, donnant son nom à des écoles et un chant
exaltait son histoire. Pendant plus de soixante ans, Pavel Morozov (re-prénommé
Pavlik pour déchristianiser son nom)
a été donné en exemple à tous les enfants soviétiques incités à informer les
autorités du comportement de leurs parents.
Voilà pour le livre d’images…
- On se souviendra au passage du contexte désormais bien connu et
documenté depuis au moins vingt ans : C’était alors les grandes heures de la
collectivisation forcée où le pouvoir soviétique menait une guerre forcenée
contre toute une nation de petits exploitants (les "koulaks") en utilisant délibérément la famine comme arme de destruction massive…
Entre 1929 et 1933, 6 millions de morts de faim, 2 millions de paysans déportés,
des centaines de milliers de mort en déportation, souvent abandonnés sans rien
dans le froid et la pluie en pleine toundra dans le nord…
- Et puis sortons du mythe et replaçons Pavel dans le réel : Il n’a jamais
été pionnier. Avant son assassinat, il n’existait pas de cellule de pionniers
dans son village. En affirmant qu’il l’avait été, l’État pouvait présenter ses
assassins comme une bande de terroristes politiques. En réalité, Pavel était un
petit paysan de 13 ans sachant à peine lire et écrire et sans conscience politique.
Les pièces du dossier existent : Dans un système répressif alors déjà
extrêmement bureaucratique et paperassier, aucune trace de rapport de délation ne
laisse supposer qu’il ait trahi son père. Tous ceux qui ont été soupçonnés
d’avoir été ses meurtriers, y compris son oncle et ses grands-parents, ont été
condamnés à mort et liquidés après avoir été torturés pour qu’ils ne soient
plus en état de se défendre. On n’a apporté aucune preuve de leur culpabilité.
Non seulement il est probable que cette histoire a été montée de toutes
pièces par la Guépéou aux fins de propagande, mais il est possible que Pavel
Morozov ait été lui-même assassiné par les autorités afin de créer son image de
martyr.
Voilà.
Eh bien en France, aujourd’hui, on trouve des tarés bas de front, des
nervis chassant en meute, des hyènes carburant à la barre de fer, rêvant de
ratonnades à leur manière, bâtards clonés au petit pied de la SA de Röhm et de
la Tcheka de Dzerjinski. Des tarés d’autant plus dangereux qu’ils croient
encore dur comme fer à cette fable criminelle.
Et ceux-là bénéficient de l’indulgence amusée de nos gouvernants et de notre
justice. Et notre ministre de toutes
les polices tourne sa langue en cherchant à mesurer ses mots quand, faute à pas
de chance, il se voit contraint de les gronder un peu avec sa bouche…
il y a dans toutes les cultures des légendes qui ne sont là que pour assoir le pouvoir de certains , et l'histoire( qui était un bon moyen de repérer ce qui dans le passé pouvait arriver au present) ,n'est plus enseignée . C'est ringard de s'interesser au passé (faisons table rase), alors nous avons des gens qui croient dur comme fer que la révolution fut (je cite Pagnol de mémoire )" une explosion de bonté ou les anges laïques s'entre guillotinèrent eux mêmes". Le communisme fut le bonheur du paysan russe qui crevait de faim, le socialisme est l'âge d'or et on peut fabriquer des contes comme la petite marchande d'allumettes qui au lieu de mourir de froid , est embauchée par Ayrault pour être hotesse d'accueil a notre dame des landes dans le cadre des emplois d’avenir!
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